Le soir du 11/03/2008 (journal belge)

Isabelle est dans le journal le soir d'aujourd'hui, elle fait la couverture de la partie culture, avec un petit article à l'intérieur.

Vous pouvez écouter des extraits sonores de l'entretien
http://www.lesoir.be/culture/musiques/musique-nos-lendemains-vient-2008-03-11-583336.shtml

Voici l'article de couverture

Isabelle Boulay se retrouve

THIERRY COLJON

mardi 11 mars 2008, 08:49
AVEC MURAT, Biolay ou Julien Clerc, la belle Québécoise rappelle sa différence dans « Nos lendemains », son nouvel album. Rencontre.



"J'avais ce désir de faire des choses plus épurées, plus confidentielles. Je trouve mon dernier album très romantique contemporain. Avec de la légereté malgré tout. Photo : John Londono / Universal Music

PARIS

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Beaucoup rangent Isabelle Boulay dans la catégorie des Ségara ou Fabian. Son nouvel album, Nos lendemains, va vite les détromper. Déjà avec son précédent disque country, Retour aux sources, la Gaspésienne avait tenu à rappeler sa différence et ses origines. Elle revient au registre romantique cette fois, avec sobriété, dans le calme, et sous la plume de Murat, Biolay, Le Forestier, Dabadie… Et une reprise de Ron Sexsmith et des « Coucouroucoucou Paloma » et « L'appuntamento ».
Très mélancolique, très calme

Isabelle nous a reçu, mercredi, dans un palace parisien, toujours aussi nature et souriante. A l'image de la sobriété de son nouveau disque : « J'ai repris le chemin de mon enfance. C'était nécessaire, viscéral, pour moi. J'avais commencé à travailler à Nos lendemains quand j'ai fait part à ma nouvelle firme de disques québécoise, Audiogram, de faire un album country. Jusque-là, j'avais toujours dû faire face à des réticences. Ils m'ont dit : fais-le et j'ai mis entre parenthèses le disque qui sort aujourd'hui. Il me fallait le champ libre. Je devais retrouver mes joies d'enfant et rendre hommage aux personnes qui m'ont élevée. C'était un devoir de mémoire. Mais ce n'est pas une réaction à l'album Tout un jour, qui était fidèle à l'époque transitoire que je vivais. C'était un disque austère, chargé, qui a rappelé que je n'étais pas lisse. La tournée a duré deux ans et demi et m'a emmenée doucement vers ce désir de faire des choses plus épurées, plus confidentielles. » Le ton de « Nos lendemains » est très mélancolique, très doux, très calme. Sans véritable tube radio potentiel… « Je le trouve romantique contemporain. Il y a de la légèreté malgré tout. J'ai changé de perspective. Ce sont des chansons d'amour mais je les
interprète différemment. Grâce à l'expérience, une certaine maturité. Ça sort de la naïveté. Ce n'est plus lié à un vécu. J'ai pris les différents points de vue d'auteurs. Les hommes se commettent beaucoup plus que les femmes. Ils vivent leur chagrin dans l'implosion plus que l'explosion. Ça donne des chansons intériorisées. Les hommes sont brisés, anéantis et tirés vers le bas, avec un chagrin contenu. Ce sont des chansons réalistes, des cris du cœur. » C'est sans doute pour ça qu'on retrouve dans ce disque les champions de l'amour déchiré que sont Murat et Biolay… « J'adore tout chez Murat. Son œuvre et sa personnalité, son côté enfant terrible. Alain Artaud, le patron de ma firme de disques, lui a donc demandé s'il voulait bien écrire une chanson pour moi. Dans le cas de Benjamin, on avait déjà collaboré sur mes disques précédents. C'est lui qui a proposé cette chanson écrite pour moi. Ça a été le coup de foudre immédiat et absolu. Dans le cas de Julien (Clerc), on s'est rencontrés sur les Restos du Cœur et il savait que j'avais envie de ses mélodies. Il m'en a offert deux : une écrite avec Dabadie et une autre avec Maxime (Le Forestier). » Reste une étape qu'Isabelle n'a pas encore franchie : l'écriture de ses propres chansons même si, ici, elle a elle-même adapté, en français, un texte de
Ron Sexsmith… « J'ai écrit ce texte avec Guillaume Vigneault, un vrai écrivain. Je peux écrire mais je n'ai pas le temps. Je n'ai pas cette disponibilité. Ça demande beaucoup de discipline. Etre interprète me prend tant de temps. Pour le reste, je préfère vivre qu'écrire. Et puis avoir des gens qui écrivent pour moi est un luxe incroyable. »

Et voici l'article qui se trouve à l'intérieur du journal

MUSIQUE / La chanteuse québécoise se confie

Isabelle Boulay : « J'ai payé cher mon succès »

THIERRY COLJON

mardi 11 mars 2008, 08:49
Isabelle Boulay vient de sortir son dernier album, Nos lendemains. Nous avons évoqué ce disque avec elle en page. Nous poursuivons ici la rencontre.

ENTRETIEN

La reprise de « La paloma », que vous avez redécouverte par Caetano Veloso dans « Parle avec elle » d'Almodovar, vous a rappelé votre enfance, paraît-il…

Ça remonte à 35 ans. Ma mère a tant et tant écouté cette chanson. Mes parents avaient un restaurant, avec un bar, et il y avait tout le temps de la musique. J'y ai vécu jusqu'à mes 5 ans. Je faisais semblant de servir les clients, je leur demandais des pièces pour les mettre dans le juke-box. Pour faire jouer les chansons de Claude François. J'écoutais beaucoup « Le téléphone pleure ». On me faisait monter sur le comptoir, j'ai toujours beaucoup chanté dans les fêtes de famille, dans les bars…

Lentement mais sûrement, vous réorientez votre carrière dans la bonne direction, loin des paillettes de la variété. Est-ce le succès qui vous permet cette liberté ?
Pour moi, c'est une trajectoire naturelle. Tout ce que j'ai fait avant m'a permis de mieux me connaître. J'ai comme l'impression que j'ai rencontré le destin auquel je rêvais. J'ai payé tellement cher ma liberté que personne ne va me la retirer. Ce qui me reste, c'est la façon de faire mon métier. Ce à quoi je tiens le plus au monde. C'est pour ça que je me suis battue. Aujourd'hui que c'est fait, je n'ai plus qu'à chanter.

Quel était le prix à payer pour y arriver ?
La liberté, c'est s'affranchir. J'ai payé cher en termes d'efforts, d'épreuves à traverser. Si tu ne veux pas laisser ta peau et ton nom, que fais-tu ? Un jour, j'en parlerai. Aujourd'hui, je n'ai pas trop envie. J'ai eu la force qu'il fallait et les gens qui sont entrés dans ma vie, qui ont fait la différence. Je ne vais pas commencer à me plaindre. Je n'aime pas le déballage. Je suis assez discrète. Un jour, j'écrirai mon expérience. J'ai eu un parcours qui a fait rêver plein de gens, mais j'ai aussi porté ma croix.
La France vous a depuis longtemps adoptée. Vous êtes contrainte, du coup, d'être souvent à Paris…
Quand je suis en tournée, je peux y rester cinq ou six mois. Sinon, deux ou trois mois. Pas plus. Ma maison est à Montréal. A Paris, j'ai un appartement loué par ma firme de disques. Je suis profondément québécoise, mais tellement privilégiée chaque fois que je viens en territoire francophone.

« L'appuntamento » du Brésilien Roberto Carlos, vous la reprenez dans sa version italienne…
Parce que c'est la première que j'ai connue. Par Ornella Vanoni, quelle voix, quelle chanson !

Y a-t-il encore des rêves à réaliser ?
Je ne m'ennuie jamais. Tout est à recommencer. Il n'y a pas de réussite ou d'échec absolu. Tout est arbitraire. Je ne suis pas une personne malléable ou influençable. J'ai une trajectoire, j'ai envie de la suivre. Le plus important est d'avancer, même dans le noir. Des rêves ? J'aimerais faire un duo avec Raphael ou Stephan Eicher. Ou un trio pourquoi pas…

Une carrière anglophone ne vous a-t-elle jamais tentée ?
Non, jamais. Avoir une carrière en francophonie est déjà une chose formidable. Je n'ai pas envie de conquérir le monde. J'aime trop ma vie. Un disque rock'n'roll, j'aimerais bien mais les gens n'ont pas encore le réflexe de m'écrire du rock. La plupart sont eux-mêmes les interprètes de leurs chansons, comme Aubert. J'aimerais ça, oui. Le défi est de trouver les chansons. J'ai tellement d'exigences.

Merci beaucoup Maud J'ai bien aimé les extraits comme toujours quoi lool.

Super intéressant! Merci beaucoup Maud

merci

merci pour les retranscriptions

en effet, c'est très intéressant..

Merci Maud

Merci beaucoup très intéressant ces articles mais l'un d'eux n'est-il pas le même que celui du post de Sam ?

Gege -xxxx-

merci Maud
Monicka

Merci Maud pour cet article qui nous fait découvrir une Isabelle vraie et touchante, encore une fois. On comprends à travers cet article que tout n'a pas toujours été facile pour notre Belle et que si elle est là devant nous aujourd'hui telle qu'on la connait, c'est grâce à cette force intérieure qu'elle possède. Bravo de t'être battue pour ce que tu es Isabelle... Merci !

Valérie